lundi 23 février 2009

Un goût de trop peu

Je viens de finir un stage, je ne pensais pas sortir de celui-ci avec autant de choses en moi.
Habituellement c'est un peu frustrant dans les services hospitalier, de voir sortir un patient ou bien de quitter le service avant la sortie de certains. On ne sait pas comment leur vie va reprendre, comment ils vont aller, on a fait un petit bout de chemin ensemble et puis ploff plus rien, au suivant...

Mais là, ce stage était au près de toxicomanes, ce qui veut dire vivre avec eux 10 heures durant, les réveiller, cuisiner , prendre les repas , faire du sport, tout se fait avec eux, en collaboration, à la fois pour apporter une aide, mais aussi pour les observer.

La première semaine de mon stage, je me suis senti en manque de soins "tactile", le toucher que j'apprécie tant dans mon métier, me manquait cruellement, c'est presque si je n'ai pas demandé à un patient qui avait des douleurs aux pieds, s'il ne voulait pas un pédiluve (il faudra qu'un jour je vous raconte la seule et unique fois où j'en ai fait un), c'est dire que j'étais en manque...

Et puis au fil des jours une autre partie du soin m'est apparue, le soin psychique, celui que l'on ne peux pas toucher, mais qui est très intense.

J'ai réalisé des entretiens au près de nouveaux patients, j'ai su déceler lorsque l'un d'eux allé faire une "bêtise", je me suis rendu compte le matin au moment des traitements si la journée allait être bonne ou non pour eux (et un peu pour nous aussi hein...).
Je les ai accompagné dans leurs démarches, j'ai parfois rencontrer les familles.

Je me suis investi à 200% dans ce stage, comme si c'était mon job, ma place d'infirmière et pas celle de l'étudiante, il faut dire que l'on m'y a bien aidé à trouver ma place, pour une fois je n'étais pas l'élève, mais Luna la futur infirmière, celle que l'on vient voir s'il y a un problème médical, celle qui connaît les traitements par coeur de chacun des patients, mais aussi celle que l'on vient voir pour sa recette de poulet /coco/curry.

Durant ce mois, j'ai tout simplement était moi, montrer mes connaissances, quelles soient infirmière, de cuisine, de jardinage, j'ai appris sur les pathologies psy, sans avoir besoin de courir après quelqu'un pour avoir des réponses à mes questions, tout simplement parce que l'on avait envie de me communiquer le Savoir.

Et tout de même pour en revenir au début de ce post, il me manque quelque chose, savoir que je ne vais pas accompagner ces hommes et ces femmes jusqu'à leurs sorties, jusqu'à l'appartement thérapeutique, jusqu'à la rechute. C'est encore plus frustrant qu'en service, ce n'est pas que de l'attachement à ces personnes, c'est plus (et c'est surtout égoïste) voir ce que j'ai réussi à réaliser grâce à mon travail avec eux.

Et aujourd'hui retour en cours, où tout est faux semblant, où l'on vous apprends les chose à coup de massue, où il faut tout faire vite, où l'on entend à longueur de journée "mais c'est votre problème et pas le miens".

J'ai un goût amer dans la bouche, je veux que l'on me rende toute la fougue et la passion que j'ai eu pendant un mois.

Voilà, voilà, voilà...

3 commentaires:

Mamzelle Snouc a dit…

C'est une sensation très courante que tu décris, tant à la fois le manque de soins au corps, que la frustation du non fini en tant qu'étudiante. C'st marque aussi de ton implication dans ta profession, de ce début d'appropriation de ce qui fait un soignant, pas seulement la connaissance livresque, qui reste un socle, mais aussi un savoir-être auprès de l'autre. Bon courage, keep the faith !

Anonyme a dit…

Bonjour luna,

Nous venons de parcourir votre blog, Les sabots de Luna, que nous avons beaucoup apprécié. Nous aimerions ainsi vous inviter à vous joindre à nous, et plus exactement à devenir rédacteur sur CareVox, premier site participatif dédié aux actualités de santé.

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redacteurs@carevox.fr

petitesoignante a dit…

petite soignante le retour sur mon blog!

a plus